Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas parler tricot, mais source d’inspiration, et pas seulement pour le tricot.

Downton Abbey est une série créée en 2010 par Julian Fellowes. Si vous aviez aimé Gosford Park de Robert Altman, vous y retrouverez le même univers développé sur la durée.

L’histoire commence en 1912, dans l’Angleterre post Victorienne… Elle entrecroise la petite et la grande histoire, la première guerre mondiale, puis les années folles viennent changer le destin de la famille Crawley, et de leurs domestiques.

L’Angleterre des traditions immuables et sa société de classe hiérarchisée va imploser face à la modernité galopante du début du XXème siècle.   La place de la femme, son émancipation des carcans sociaux, mais aussi le déclin de cette société de classe sont au coeur des intrigues et la série.

J’aime cet univers, son esprit, l’idée d’un nouveau siècle qui sera traversé de changements majeurs, d’évolutions politiques et techniques pour le meilleur et le pire.  Le côté suranné de ce monde fait écho à notre début de siècle actuel, il souligne la modernité d’une époque révolue et le côté réactionnaire de celle dans laquelle nous vivons.  J’aime suivre ces personnages d’héritières en quête d’un bon mariage, mais surtout de l’amour qu’elles tentent de conjuguer avec le devoir et l’honneur (tant bien que mal).  J’aime ces domestiques traversés par des guerres internes entre volonté de modernité et d’émancipation et maintien des traditions qui, pensent-ils, les protègent.

J’aime par dessus tout l’attention porté aux détails de vêtements, les costumes sont tous incroyablement beaux.  Le travail des costumes est parfait dans cette série, a tel point que les comédiens se plaignent que leurs costumes sentent mauvais, en effet ces véritables pièces de musée ne peuvent être lavées au risque de les abîmer.

Et une mention spéciale pour l’actrice Maggie Smith dans le rôle de Violet Crawley, countess of Grantham, plus vraie que nature.  Elle distille à la fois la majestée, la rigueur et ce côté  follement exubérant et ouvert à toutes les vicissitures (tant qu’elles restent cachées).  Ses répliques lapidaires et ses airs exaspérés face aux envahisseurs venus du nouveau monde, sont à hurler de rire.  Ses tenues sont également parmi les plus belles et les plus travaillées de la série.

Vous l’aurez compris je ne saurais trop vous recommander cette série.  Downtown Abbey est mon univers rêvée : un monde qui s’écroule, mais où tout reste très codifié pour, au moins, conserver les apparences.

Je rêve d’une série de châles travaillés avec des motifs floraux, des oiseaux, des jours et des transparences délicates.  Du beige et des roses poudrés pour les jours de beaux temps et les promenades au parc. Des rouges grenats, verts émeraudes et violets profond pour le soir. Ainsi qu’un châle de deuil, sobre, noir et solennel orné d’un liseret d’or. Une collection Downton Abbey ? Ca vous dirait ?