En ce long weekend, j’ai découvert la ville de Brighton à l’occasion du festival de tricot Unwind Brighton organisé par Dani la créatrice des laines Lionessarts.

L’hiver dernier, lors de notre rencontre à Paris, Dani m’avait parlé de ce projet un peu fou, organiser un festival de tricot au Brighton Dome dans la grand halle du Corn Exchange. Mais ce que Dani et son équipe ont réalisé, dépasse de loin les habituels salons de loisirs créatifs.  La qualité des  vendeurs présents au marché et surtout les cours proposés tout le long du weekend, ainsi que la présence de nombreux designers et de personnes venues de nombreux pays, ont fait de ce weekend une expérience inoubliable.

Tout a été une aventure, à commencer par le trajet. Brighton, ville cotière du sud de l’Angleterre ne se rejoint pas aussi facilement.  Après avoir opté dans un premier temps pour le train, je suis finalement partie en voiture avec Florence pour un road trip de près de 800 kilomètres jusqu’à Dieppe.  Une nuit écouté par un départ de Ferry à 5h (donc sur place à 3H30 pour être sûre d’embarquer). Le lever du jour sur les flots avec les couleurs changeantes de la mer et du ciel dans des tons de gris, bleus et verts que j’ai adoré voir changer de minute en minute.  Nous étions logées par Marion, la talentueuse créatrice des (Vi)laines et avons passé avec elle de très bons moment.

D’après les dires de tous (français, anglais et internationaux) ce festival n’avait rien de commun avec les autres.  Je savais que la tentation serait partout et j’ai joué la sécurité en évitant de faire du shopping à l’ouverture du marché.  J’ai donc passé les premières heures du samedi à accueillir les nombreux visiteurs (plus de 4000 au total sur le weekend) et à leur donner le programme, les informations et un bracelet pour entrer et sortir. J’étais en bonne compagnie avec Joji Locatelli et Julie (qui a pris la photo ci dessous).  Ce fut intense, mais sympathique et j’ai ainsi eu l’impression d’aider un peu à l’organisation de ce festival. En plus j’ai pu repartir avec mon beau T-shirt Unwind !

Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce festival, c’est le choix important de cours, de rencontres (talks) organisées à la fois sur le marché et dans différents lieux de la ville.  Suite à des déboires de visas  de certains intervenants, je n’ai pu suivre qu’un seul des deux cours prévus initialement.  J’ai donc découvert les secrets du Sideways Shawl design avec Asa Tricosa, et ce fut passionnant.

Le meilleur de mon weekend a été de retrouver des amis du monde entier et en premier lieu Emily que je n’avais pas revue depuis qu’elle était venue à Bordeaux il y a 3 ans.  Puis les françaises comme Anne, Bintou, Christelle, Alexandra, Sylvie, Aimée, Morgane, Elise.  J’ai aussi rencontré Joji Locatelli, dont j’adore les modèles et quand elle m’a complimenté sur le French Cancan, j’ai rougis de bonheur. Enfin la soirée Pompom Seaside Shinding s’est révélée étonnante avec ses jeux apéros en équipe et son petit air de cirque (avec pop corn à volonté) ainsi qu’un DJ set de John Arbon à base de rocks des années 60 et 70.  J’ai pris quelques photos souvenir.

Enfin ce que j’ai adoré à Brighton, c’est la ville, son côté arty et détendu.  On se sent bien dans cette ville balnéaire, bobo, chic. J’ai adoré me perdre dans le dédale de rues minuscules des North Laines avec leur petites échoppes à l’ancienne. Nous étions logés dans le quartier gay (Kempton) et tous les soirs les bars du coin proposaient des shows avec des dragqueens. Tous les soirs c’était la fête, sans compter la coupe du monde. La ville est belle, colorée, avec de nombreuses petits boutiques, j’y ai trouvé du pain délicieux chez Flour Pot Bakery, j’ai mangé un gâteau sans gluten à la betterave et avocat qui avait l’air d’un gâteau au chocolat et j’ai admiré des rues entières couvertes de street art monumentaux.

Et je me suis fait tatouer… une citation de Virginia Woolf « Knitting is the saving of life. » Car tricoter sauve la vie / où l’économise, cette phrase ambigüe est d’autant plus paradoxale que Virginia Woolf s’est ensuite suicidée des années plus tard.  Elle l’aurait dite à son mari alors qu’elle travaillait à l’écriture de son premier livre « The voyage out » (La traversée des apparences). Cette phrase anodine en apparence m’a semblé devoir être gravée en urgence sur ma peau.  Je fais maintenant partie de la communauté des tricoteurs tatoués !

Bon je l’avoue j’ai aussi fait quelques emplettes au marché.  De la laine Merino DK de John Arbon couleurs créées par Viola, des chaussettes en Alpaga, des aiguilles de luxe et quelques écheveaux de Old Maiden Aunt dont j’ai adoré les couleurs.