Aujourd’hui je vais vous parler de Katazome, cette technique pour obtenir des motifs (en blanc) sur un fond de teinture à l’indigo (bleu).

Nous avons eu la chance de visiter au cours du stage l’atelier d’un maître, Noguchi San, qui teint de longues pièces de tissus (12 m x 35 cm) pour faire des kimonos avec cette technique. Le maître c’est ce petit monsieur à casquette, lui même fils d’un maître teinturier depuis 7 générations (voir photo de son père ci dessous). Il travaille dans son atelier qui est aussi sa maison dans la banlieue de Tokyo, sa cuisine et toute sa maison est construite autour des cuves d’indigo.

Le studio comprend 10 cuves d’indigo à fermentation enterrées dans le sol et tout un système de poulies et de barre pour tremper les longs rubans de tissus.

Le Katazome se réalise en deux grandes étapes :  la résiste et puis la teinture.

On étale le métrage de tissus sur un grande planche de bois et on l’humidifie. Ensuite on applique une pâte de riz sur le tissus par dessus une feuille de persimmon (appelée Katagame en japonais) qui a été finement évidée avec le motif que l’on souhaite faire apparaitre en blanc.

Et une fois le tissus séché et puis passé dans le bain d’indigo, ça donne ça ! Quelques images encore des résistes de Noguchi San avant de passer aux nôtres…

Maintenant que nous avons bien observé comment faire, c’est à notre tour d’essayer. Nous avons tous préparé quelques stencils fait maison dans la feuille de persimmon.

Le résultat assez aléatoire, surtout quand on est un peu brouillon comme moi ! A ce stade j’avais décidé que je n’aimais pas du tout le katazome, trop précis et trop exigeant.

Ensuite on est parti aux bains d’indigo avec nos stencils en petits sacs à main, simplement maintenus par des baguettes de bambou pointues.

Et là miracle, magie, bonheur et en ce qui me concerne le retour du sourire.

Quand on teint tout devient différent, les pâtés se révèlent intéressants et le plaisir de voir la couleur apparaitre peu à peu change tout.  Les cuves à fermentation de Noguchi San ont une couleur très particulière, j’ai adoré travailler dans ce lieu. Le résultat est ci-dessous.

Quelques images encore de la finesse du travail de Noguchi San, pour le plaisir des yeux…

L’un d’entre nous est même reparti avec un métrage de tissus du maître qu’il a cérémonieusement emballé devant nous.  Un tissus signé, un coton d’été ajouré pour faire un Yukata.

ENGLISH TRANSLATION

Today we will talk about Katazome, this resist dyeing technique to get white a pattern on an indigo blue background. We were lucky enough to visit Nogushi’s San workplace.  He dyes longs strips of cotton fabric (12m x 25 cm) to make kimonos.  The master is this little guy with a cap, he is the son of a master dyer and he is the 7th generation. His workshop is is at his home in Tokyo’s suburbs, his kitchen and daily life revolves around the indigo VATs. In the studio there are 10 underground fermented indigo VAT, and a hole poles system to dip the long strips of fabric.

The Katazome has two main  parts : the resist and the dye.

First we lay the fabric on a long wooden board and spray it with water.  Then the moshi rice resist paste is  applied on the fabric through carved sheet of a  persimmon tannin paper named Katagame. When the paste is dry we dip it in the Indigo, and this is it ! Some more picture of Noguchi’s resists before showing you ours…

After watching the master at work, we gave it a try.  We all had carved a few stencils Bryan sent us before the workshop. The result at the first pasting attempt was unheaven, especially when you are a bit messy like me ! At this point I had decided I didn’t like katazome at all, it’s too precise and complex for me.  Then we went to the VATs with our stencils hanged with simple pointy bambou sticks a tittle like handbags.

And the magic happened, bliss and joy as you can see my smile came back. When you dye everything turns out different, the mess up turned out very interresting and the joy of seeing the color appear little by little through the dissolving paste changes it all. Nogchi’s fermented VATs are very special to dye with, I really loved the color each one gave and I loved dyeing in this place.  The end result is stunning.

A few more photos of Noguchi’s  fabric, katagame and the Indigo.  One of us came back with a lenght of fabric carefull and ceremoniously wrapped in front of us by the master, a signed summer cotton for sewing a yukata.