Cette année plus qu’une autre a été celle du jardin pour moi.
Comme chaque printemps j’ai fais des semis d’indigo, mais ces derniers ont végété. Ils ont subi le trop plein d’eau, le froid et le chaud et quasiment tous sont morts. Heureusement j’avais aussi pensé à donner des graines à d’autres personnes autour de moi. Chez eux il y a eu plus de résultat. Il faut dire que cultiver des plantes c’est un métier qui demande pas mal de savoir faire, donc autant laisser faire ceux qui ont l’expérience. Malgré les débuts catastrophiques de mes plants d’indigo, je peux profiter d’une belle première récolte qui se fait en ce moment, grâce à l’aide de mon ami Dominique qui met à disposition son terrain et son savoir faire.
Le projet pour cette année est de récolter un bon volume de feuilles afin d’essayer de faire mon propre sukumo (=compost de feuilles d’indigo). La matière de base qui contient le pigment c’est la feuille, il en faut donc de grandes quantités. On va faire dans l’été deux récoltes (au moins) et la première à commencé début Juillet avec la coupe des plants qui étaient magnifiques. J’ai vérifié en frappant les feuilles dans du tissu (tatakizome) que les feuilles contenaient bien le précieux pigment bleu. Depuis sa forme incolore dans les feuilles, l’indigo est apparu sur le tissu.
Les étapes sont encore longues avant de pouvoir teindre en utilisant ces feuilles, je vais les composter à l’automne et puis laisser sécher ce compost afin de concentrer les pouvoirs de l’indigo dans ce compost appelé « Sukumo ». Cette technique ancestrale japonaise est proche de l’usage des coques de pastel. Depuis que j’ai découvert cette utilisation du pigment et de la plante au Japon, ainsi que les bleus obtenus, j’ai le projet de fabriquer ma propre matière première pour teindre.
C’est un long processus d’apprentissage et de tests. Pour aucune autre couleur je n’ai eu envie de remonter ainsi vers la plante, vers la source en quelque sorte, mais l’indigo me fascine. Quelle joie de voir ces feuilles pousser, ces plants en pleine forme. Puis le bleu qui se révèle alors que les cellules des feuilles se dégradent. Les récoltes ne font que renforcer la plante qui va buissonner jusqu’à produire à l’automne, des graines et puis recommencer son cycle l’année prochaine. Je me rend compte de plus en plus que pour avoir les mains dans le bleu, il faut d’abord les plonger dans le vert.
Les usages de cette plante en teinture sont nombreux. On peut aussi la consommer en thé, ou en tempura, bref à l’atelier cet été tout tourne autour du persicaire et de ses pouvoirs magiques.
Une seconde récolte est prévue en Septembre et peut être une dernière en Octobre, si vous souhaitez participer à ces récoltes, en apprendre plus sur ces plantes et suivre de près mon projet, n’hésitez pas à me contacter par email, car toute aide est bienvenue.
Bravo. J’ai entrepris le meme projet çe été et les plants ont été une belle réussite, deux récoltes aussi. Je fais de la teinture depuis 2019 appris au Laos., avec une Maman Hmong. Comment récolté tu t’es graine? Et dans quelle région es-tu. Moi je suis en Gaspesie à CArleton . Merci de çe transfert de connaissance et espère partager avec toi un jour. Catheline Thériault
Je suis en France dans la région de Bordeaux. J’espère aussi qu’on pourra échanger un jour. Pour récolter les graines il faut attendre qu’elles soient formées dans les fleurs et puis les couper, les faire sécher et les conserver pour l’année suivante .
Bonjour, comme votre post tombe ‘à pic’ pcq je suis à me demander quoi faire. Voici: j’ai eu la chance qu’on me donne des graines que j’ai semées au printemps. Les plants (une douzaine) sont en fleurs présentement. Je n’ai fait aucune récolte de feuilles à date. Dans ma région du Québec, nous avons des risques de gel au sol et je ne voudrais pas perdre les semences en devenir. Me conseillez-vous de couper les tiges florales et de les rentrer pour les faire sécher? Quant aux feuilles je vais m’inspirer de ce que vous montrez sur le post: les mettre à sécher à plat. Ultimement, je voudais teindre mes laines que j’ai filées.
Merci de me répondre et bonne journée.
Bonjour, J’espère que ma réponse n’arrive pas trop tard, mais oui vous pouvez couper les fleurs et les faire sécher en intérieur à l’abri du gel. Vérifiez bien d’abord que les fleurs contiennent déjà les graines (elles sont noires ou marron et de forme pyramidale comme du sarrazin). Les feuilles doivent être récoltées au long de l’été car celles de l’automne n’ont presque plus de pigment. Bonne culture et récoltes à venir !